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Write, Mr Prince !

10 mai 2009

[Naruto] La plus belle chose qui m'ait été donné de voir

Temari01






La plus belle chose qui m’ait été donné de voir…



J’aime les nuages. Ils sont libres, insouciants et purs. Ils ont la chance d’être libre, dénués de toutes envies et de toutes responsabilités. La vie de nuages me tente bien parfois, la vie est beaucoup trop galère pour moi.

J’aime les clopes, bien que quelques mois plus tôt j’affirmais le contraire. Bien que la fumée me brûle la gorge et me pique les yeux, elles me rappellent mon défunt maître Asuma. Avec ces cigarettes, ce sont des bonds dans le temps et dans mes souvenirs que je fais.

J’aime Ino et Choji, bien qu’Ino ne jure que par Sasuke, et Choji par ses chips. Ce sont ceux avec qui je fais équipe, ceux qui ont mon entière confiance. Je suis là lorsqu’ils en ont besoin, ils sont là lorsque j’en ai besoin (ou lorsque je n’en ai pas besoin aussi d’ailleurs…). C’est ce qu’on appelle des amis je crois.

J’aime mon père, le seul que j’ai du mal à battre au shogi et ma mère aussi je crois, bien qu’elle passe son temps à me crier dessus.

Mais plus que les nuages, plus que les clopes, plus que mes amis et mes parents j’ai trouvé quelque chose que j’aimais vraiment. Quelque chose qui fait battre mon cœur à cent à l’heure, quelque chose que je ferais tout pour protéger, quelque chose qui me fait ressentir mille émotions.

Son Sourire. La plus belle chose qui m’ait été donné de voir.

Au départ, elle me fatiguait avec son sourire narquois et victorieux. Temari No Sabaku. C’est vraiment quelqu’un cette fille. Quelle fille galère ! Quelle…magnifique…fille galère. La seule que j’aie du mal à cerner, la seule qui m’ait vu pleurer, la seule fille, en dehors d’Ino, qui me côtoie. Bien qu’on se le cache, bien qu’on fasse semblant, on est heureux quand on est ensemble. Et cette affection, on se la démontre d’une bien singulière manière. On se dispute, on se chamaille. Tout le contraire d’un couple aux anges. Mais on n’est pas comme les autres.

Elle est colérique, trop vive pour une fille, un peu garçon manqué, bruyante et énergique, elle ne minaude pas et ne pense qu’à son destin de Kunoichi.
Je suis feignant, paresseux, j’ai deux cent de Q.I et je passe mes journées à flemmarder quand je ne suis pas en mission.

Nous sommes les exacts opposés ; mais les contraires s’attirent n’est-ce pas ?
Je me rappellerai toujours du jour où je l’ai entraperçue. Ce sourire si rare dont je suis le seul à y avoir droit. Elle était venue me prêter main forte… ou plutôt qu’elle était venue m’aider contre cette Tayuya d’Oto No Kuni. Après qu’elle se soit débarrassée de la rousse, je l’ai vu. Un rayon de soleil, un éclat vif et ardent de lumière. Le paradis. Elle m’a sourie. Ce n’était pas ce sourire rageur et déterminé qu’elle arborait habituellement. C’était un sourire doux, tendre et chaleureux. J’ai alors repensé à ce que m’avait dit un jour mon père. Je lui avais demandé pourquoi il avait épousé ma mère, qui a un très mauvais caractère. Il m’avait alors répondu :

_ Ta mère a un sourire très tendre parfois tu sais, je crois que c’est pour ça… *

Avant, je trouvais ça ridicule d’épouser une femme rien que pour son sourire. Avant d’avoir vu celui de Temari.

Après avoir vu ce sourire, j’ai agi comme si de rien n’était. Comme si de rien n’était pour ceux qui me connaissent mal. Je râlais, la traitait de fille galère alors qu’elle me traitait de pleurnichard. Mais mes amis et mes parents avaient perçu le changement. Lorsque je me reposais pour observer les nuages, je la revoyais, elle et son sourire. Je n’écoutais qu’à moitié ce qu’on me disait, mes pensées rejoignaient souvent la belle blonde. Je pensais que je ne reverrais jamais ce sourire.
J’avais tort.

Lors de l’examen Chunnin, nous nous sommes disputés violemment. Elle m’avait vexé à cause d’une histoire débile, je m’étais énervé. Alors que j’allais partir pour penser à autre chose, elle m’avait retenu par la manche et m’avait souri tendrement et tristement. Elle n’avait rien dit et avait uniquement plongé son regard dans le mien. C’était sa manière de se faire pardonner. On se comprenait, on n’avait pas besoin des mots.

Lorsque j’avais pris mon courage à deux mains pour me déclarer, elle avait posé ses lèvres tendrement sur les miennes. Lorsque nous avions repris notre respiration, elle me sourit de ce même sourire magique. Lors de notre première fois, alors qu’elle reposait sur mon épaule après notre nuit d’amour, elle m’avait dit bonjour de ce même sourire lumineux. Ce manège se répétait, ce sourire était rare et uniquement réservé à mes beaux yeux. On n’était pas un couple parfait, au contraire, nos amis pensaient souvent qu’on était à deux doigts de la rupture. Mais ils ne comprenaient pas. On était plus unis qu’eux tous réunis, on était les plus heureux. C’était notre bonheur qu’on avait construit. Et ce bonheur était bâti sur un sourire.

Mon père avait raison, je suis tombé amoureux d’elle et de son sourire.


*Naruto tome 21



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10 mai 2009

Chapitre 4: Je vais bien, tout va bien... ou presque

Heijkazuha







Chapitre 4:
Je vais bien, tout va bien... ou presque.

Ça faisait deux mois. Deux mois que Kazuha s'était installée à Tôkyô et vivait en collocation avec Ran Mouri. Deux mois de bonheur. En effet, au départ, la jeune femme avait peur. Peur de vivre loin de ses parents, loin de sa ville natale et loin de ses amis. Elle connaissait Tôkyô, mais pas assez pour y habiter. Les doutes l'avaient rapidement assaillie: et si elle avait fait le mauvais choix ?

Mais bien vite, elle chassa ses craintes: la vie en collocation était géniale, surtout avec Ran. Le matin, elles allaient en cours, bavardant sur le chemin jusqu'à se séparer et le soir elles se retrouvaient à l'appartement et discutaient joyeusement de leur journée en préparant à manger. Parfois, Shinichi ou leurs amis de fac les rejoignaient et elles passaient un agréable moment entourées de rires et de joie. La routine avait beau s'installer, Kazuha se délectait chaque jour de ses nouvelles journées. L'indépendance avait du bon, et bien que ses proches lui manquent, elle ne désespérait pas pour ça. Elle appelait ses parents de temps en temps et prenait des nouvelles. L'étudiante goûtait à un nouveau sentiment de liberté, et elle se sentait enfin grande. Ça avait du bon sur son moral.

Et l'école. C'était avec délectation qu'elle se rendait en cours, suivant des cours passionnants de communication et de journalisme. Elle ne savait pas vraiment d'où lui était venue sa vocation. Peut-être la curiosité aigüe de son ami d'enfance était-elle contagieuse ? Kazuha n'en savait rien. Lorsqu'elle avait décidé de partir à Tôkyô, ses professeurs lui avaient conseillés cette école, l'université Jochi, avec un petit sourire confiant. Et elle ne regrettait pas ce choix. C'était une école difficile, ou l'esprit de compétition était de rigueur et les exigences étaient grandes. Mais pour la première fois elle avait le sentiment d'avancer vers un avenir souriant, plein de promesses. Elle se sentait sure d'elle et de ses envies.

Entrer dans cette école lui avait également permis de rencontrer du monde et d'oublier son sentiment de solitude, elle la nouvelle fraîchement arrivée du Kansai. Aussi le midi, ses nouveaux amis lui faisaient découvrir les endroits à voir de Tôkyô, passant par des restaurants, des magasins ou des lieux immanquables. Ils s'amusaient de son accent sans se moquer, et bien vite elle les présenta à Ran, qui fit de même avec ses amis de son école. Un grand groupe d'amitié s'était formé, renforçant leur assurance à toutes les deux.

Malgré tout, indépendance rimait également avec travail. Ran aidait sa mère en tant que secrétaire dans son bureau d'avocat et Kazuha travaillait dans une petite supérette en tant que caissière. Ce n'était rien de bien compliqué, et il n'y avait pas de quoi faire fortune mais ceci leur apprenait la vie professionnelle et surtout les aidaient à se détacher de l'aide financière qu'apportait leurs parents.

Ces petits travaux leur permirent de meubler leur appartement: de pièces vide, leur nid était maintenant meublé assez élégamment sans que ne régisse le luxe. Les deux amies avaient passés tout un week-end à choisir des meubles, les changer de place pour qu'enfin le résultat leur plaise et qu'elles se sentent enfin chez elles.

La vie de Kazuha était énormément remplie. Si bien qu'elle oubliait peu à peu son ami d'enfance. Elle repensait à lui, bien évidemment, et même s'il lui manquait elle se sentait sur la bonne voie pour l'oublier. Il ne lui donnait que très peu de nouvelle, lui envoyant quelques messages sur son portables de temps en temps mais rien de vraiment fourni. Ça lui faisait mal mais elle se disait que c'était une bonne chose: cette distance la motivait pour l'oublier, et la jeune femme était sure que, la prochaine fois qu'elle le croiserait à Osaka, toute trace de sentiments plus forts que de l'amitié auraient disparus. Elle se sentait elle-même enfin libre de l'attirance qu'exerçait sur elle Heiji.

Du moins, c'était ce qu'elle pensait.

Un samedi après-midi, alors que Ran et Kazuha ne travaillaient pas, elles avaient rendez-vous avec Sonoko dans un petit café coquet. L'héritière Suzuki avait décidé, après quelques années d'études, de tout abandonner pour suivre son fiancé Makoto dans ses compétitions dans tout le Japon et parfois, à l'étranger. Exceptionnellement, ce dernier avait un tournoi de Karaté à Tôkyô et Sonoko en profita donc pour revoir ses amies.

Elles parlèrent pendant longtemps. De leurs vies, de leurs sentiments. Le temps passait vite et leur conversation était ponctuée de rires et de sourires. Alors que le soleil déclinait et menaçait d'aller se coucher, le téléphone de Kazuha sonna. Lorsque le nom de son correspondant s'inscrit sur l'écran, un sourire étira ses lèvres et elle quitta ses amies quelques instants pour répondre:

-   Jun-chan !
-   Kazuha-chan ! Comment vas-tu ?

Et les deux amies se mirent à discuter. Jun était une ancienne camarade de classe de Kazuha pendant sa terminale avec qui elle s'était bien entendue. Inévitablement, la conversation dévia sur son ami d'enfance:

-   Au faites, tu prends des nouvelles d'Hattori ?
-   On s'envoie quelques messages de temps à autre, mais rien de vraiment…
-   Oh, je vois…

La voix de Jun s'était faite hésitante, gênée. La brune nota ce changement brusque d'émotion et la questionna là-dessus.

-   Pourquoi ça ?
-   Non, je me demandais…vous vous êtes disputé ?
-   Pas du tout ? Qu'est-ce qu'il se passe Jun-chan ?

Kazuha du tirer les vers du nez à son amie pour qu'enfin elle lâche le morceau:

-   Non, je demandais juste comme ça.
-   Jun, ne joue pas à ça avec moi je te connais. Il s'est passé quelque chose avec lui ?
-   N…non, rien du tout. Seulement je …
-   Vas-y, raconte !

Jun hésita. Elle savait parfaitement que ses déclarations feraient mal à son amie. Mais c'était trop dur à garder, surtout que Kazuha était prête à tout pour savoir de quoi il s'agissait et qu'il fallait qu'elle sache. Ça la concernait aussi. Elle prit une longue inspiration et lâcha ces paroles, regrettant amèrement après coup:
-   C'est que… Hattori… il a une petite amie.

Une phrase, quelques mots. Ça avait suffit pour que Kazuha se retrouve complètement abasourdie. Choquée. Au bord de la crise de larme. Elle avait mal, un violent pincement au cœur la prenait. Pourquoi ? Elle pensait être sur la bonne voie, être prête à oublier son ami pour pouvoir en aimer un autre… alors pourquoi ses sentiments la rattrapaient ? La main de la jeune femme trembla si bien qu'elle mit fin à la conversation. Elle rejoint sa place, le regard perdu et les yeux embués de larme. Son corps réagissait, elle n'arrivait pas à contrôler. Son esprit était perdu, hésitant entre pleurer et garder la tête haute. Mais c'était dur, elle n'était pas aussi forte que Ran. Elle n'arrivait ni à faire sien son meilleur ami, ni à l'oublier pour pouvoir vivre heureuse sans être rattrapée par ses foutus sentiments d'adolescente. Quelques mots envahissaient son esprit jusqu'à lui donner un mal de tête: petite amie, petite amie, petite amie.

Elle voulait que cette voix se taise. Ça lui faisait mal. Et comme si ça ne suffisait pas, des images se superposèrent à cette voix. Elle voyait son meilleur ami, dans les bras de…d'une fille. D'une autre. Et Kazuha s'effondra sur la table, hoquetant, les larmes coulant abondamment le long de ses joues sans qu'elle ne puisse le contrôler ou se calmer. Elle avait honte et pensait qu'elle pouvait être forte, ou du moins assez pour ne pas éclater en sanglot en public. Elle se trompait. Depuis le départ, Kazuha se trompait. Sur tout. Elle se mordit la lèvre pour se redonner contenance et n'osait pas affronter les regards surpris des clients du café et ceux désolés de ses amies. La jeune femme voulait s'enterrer si pied sous terre. Mais cet horrible sentiment de mal être…

Elle réussit tout de même à se calmer et à expliquer la situation à Ran et Sonoko. Cette dernière pesta violemment contre le détective de l'Ouest alors que l'autre berça Kazuha de mots tendres et rassurants. Ceci suffit à lui faire retrouver courage et à calmer ses larmes. Mais l'image et la voix ne voulait pas la laisser tranquille, et elle sentait son cœur s'émietter à chaque larme qui séchait sur ses joues mouillées. Sonoko se calma et posa sa main sur celle de son amie, se voulant un peu rassurante.

-   Kazuha… je… il faudrait que tu tournes la page maintenant. C'est dur à faire, je sais, mais c'est la bonne occasion. Et la seule manière de faire ça serait de rencontrer quelqu'un d'autre et de retomber amoureuse…
-   Je ne veux plus être amoureuse, hoqueta-t-elle. Ça fait trop mal.
-   Peut-être pas tomber amoureuse ! essaya de se rattraper Sonoko d'une voix douce. Mais changer d'air, l'oublier doucement. Essayer de se faire plaisir avec d'autres personnes. Crois-moi, c'est certainement la seule solution qu'il te reste, en plus de la séparation.

Kazuha releva la tête et renifla. Si c'était la meilleure chose à faire…

A suivre...

10 mai 2009

Chapitre 3: Elucubrations des garçons

Heijkazuha






Chapitre 3:
Élucubrations des garçons


Les deux détectives sortirent du commissariat de Beika, béats. En effet, à eux deux ils avaient résolus une enquête assez complexe sur un dealer en fuite. Leurs esprits de déduction réunis et leurs flairs leurs ont permis de prévoir avec exactitude l'endroit où le criminel allait se réfugier et le lieu de transaction grâce à quelques indices de certains de ses complices capturés.  Le commissaire Maigret avait envoyé ses meilleurs agents sur place et remercié chaleureusement les détectives pour leur collaboration.

Les garçons discutèrent longtemps à propos d'enquêtes résolues par chacun d'eux et de l'organisation dissoute. Quelques points encore sombres les maintenaient en alerte, mais il semblait que cette mauvaise histoire était enfin derrière eux. Ils prenaient la route vers le centre-ville, rejoignant leurs amies d'enfances respectives. Ils savaient que les foudres s'abattraient sur eux en rentrant: ils étaient partis sous les reproches et les réprimandes des deux filles, sans les aider d'une quelconque manière pour la préparation du diner.

Heiji et Shinichi soupirèrent à l'unisson, le premier les mains dans les poches l'autre une main lasse dans les cheveux. Ils ne firent plus de commentaires écoutant la ville respirer, la ville vivre. Les taxis entamèrent une chorale de klaxon, les pneus des voitures crissaient, les gens au téléphone parlaient fort. Mais ça ne les dérangeait pas le moins du monde. Ils avaient baignés depuis leur plus tendre enfance dans cet univers. Tôkyô. Mégalopole Japonaise.

Ce fut Heiji qui brisa le silence qui s'était installé entre les rivaux:

- Je pense que c'est une bonne chose.

Shinichi fronça les sourcils d'incompréhension. De quoi le détective de l'Ouest pouvait-il bien parler ?

- Je pense que c'est une bonne chose que Kazuha vienne s'installer à Tôkyô.

Le jeune homme à la peau mat avait murmuré cette phrase, plus pour lui-même que pour son ami. Une moue dubitative traversa le visage du détective de l'Est:

- Tu dis ça maintenant, mais bientôt…
-Non, je pense sincèrement que c'est une bonne chose. Kazuha est ma meilleure amie, mais si on reste trop ensemble, on risque de s'enfermer dans notre monde à nous, à ne plus pouvoir rencontrer d'autres personnes. Et puis, ici elle pourra réaliser son rêve.

Il avait prononcé cette phrase avec détachement, mais on pouvait aisément sentir que cette conclusion était le résultat d'une longue réflexion de la part du garçon.

Shinichi resta pantois. Il n'avait que rarement –ou alors uniquement lorsqu'il était enfant- envisagé la relation d'ami d'enfance de cette manière là. Il n'avait aucun problème avec Ran, mais c'est vrai qu'il n'avait presque aucun lien avec d'autres filles, excepté Sonoko.

Il lâcha un soupir et marmonna:

- Je ne sais pas si j'aurais cette même assurance si Ran devait partir à l'autre bout du Japon sans moi.
-Ran et toi, ce n'est pas pareil ! sourit narquoisement son ami. Vous sortez ensemble, vous êtes un couple.

Le détective de l'Est fronça les sourcils. Comment ça, ce n'était pas pareil ?

- Ce n'est pas pareil ? Je croyais que tu étais amoureux de Kazuha… ?

Heiji ricana quelques instants, avant de s'arrêter en plein milieu du trottoir et de fixer son ami, les yeux ronds comme des billes. Amoureux de … ? Sans savoir pourquoi, il sentit ses joues s'empourprer  et son cœur tambouriner un peu plus rapidement. La panique et la surprise certainement.

- Moi ? Amoureux de Kazuha ?

Son rival le fixait avec insistance, ne comprenant pas immédiatement la gêne de Heiji. Puis un éclair fusa, il analysa la situation immédiatement. Un sourire amusé prit forme sur ses lèvres et il répliqua:

- Oui, du moins c'est l'impression que ça donne. Tu ne te rappelles pas de l'affaire du magicien ? Étrangement, le fait qu'elle approche un autre homme que toi te dérangeais…

Heiji se mordit la lèvre et posa son regard sur le sol goudronné, les poings serrés sans raison. Oui, c'était vrai, il n'avait pas apprécié que ce magicien sans gêne colle Kazuha. Ou plutôt qu'elle s'agrippe de trop près à lui. Mais ça n'avait rien à voir avec de l'amour… c'était…

- Mais ce n'est pas pareil, tenta-t-il de se justifier. Kazuha, elle est comme ma petite sœur. Une petite sœur un peu collante que je dois protéger… je n'ai jamais pensé à elle autrement.

Shinichi croisa les bras en haussant un sourcil. Son ami était-il réellement stupide ? Concernant ce genre d'enquête, il était vraiment nul. Mais c'était pareil pour lui: si Ran n'avait pas avoué son amour à Conan, jamais il ne se serait déclaré. La différence entre les deux détectives était que celui de l'Est s'était bien évidemment rendu compte de ses sentiments pour son amie d'enfance, au contraire de son homologue de l'Ouest.

- Tu es réellement sur de ça ? demanda Kudo.

Hattori ne répondit pas. Sans savoir pourquoi, cette révélation l'avait un peu chamboulé. C'était vrai qu'il lui était déjà arrivé d'être gêné par la proximité de son amie d'enfance et de l'imaginer parfois autrement que comme une amie. Mais n'était-ce pas normal ? Kazuha était, et bien qu'il s'amusait à dire le contraire, belle et pleine de charme. Ce n'était pas étonnant que d'autres hommes que lui veuille l'approcher, avec des intentions moins louables que les siennes. Kazuha est quelqu'un d'important à ses yeux,  sa sœur, son amie, n'était-ce pas normal de vouloir la préserver des hommes mal intentionnés ? Mais quelles étaient ses réelles intentions à lui, Heiji Hattori ? Que ressentait-il vraiment envers son amie d'enfance ?

***

- Heiji ? Ça ne va pas ?

L'interpellé leva les yeux de son assiette et rencontra ceux, surpris, de son amie d'enfance. Immédiatement, ses joues s'empourprèrent sans raison, et il balbutia quelques mots incompréhensibles. Kazuha fronça les sourcils en soulignant le fait qu'il n'avait pas touché à son assiette. Depuis qu'il était rentré de sa sortie avec Shinichi, Heiji était pensif, absent. La jeune femme jeta un regard circonspect aux deux Tokyoïtes qui se contentèrent d'hausser les épaules. Le détective de l'Est était plutôt satisfait de la réaction de son ami: il ne pensait pas que ça serait si transcendant, et encore moins que ça le travaillerait autant. Il se doutait bien que Hattori ne se rendait pas compte de ses sentiments envers Kazuha. Ce qui était plutôt paradoxal, c'était que les preuves de ses sentiments –d'après le détective de l'Est- étaient nombreuses: son rival ne supportait pas de voir son amie pleurer, réagissait excessivement à l'approche d'un autre garçon… et pourtant, il se refusait inconsciemment d'imaginer une seule seconde que ses sentiments pour la jeune femme étaient différents de l'amitié. Avait-il peur de s'engager ? De se déclarer ? Ou tout simplement peur de perdre son amie pour des émotions incontrôlables ?
Heiji se leva quelques instants plus tard, prétextant un mal de ventre. Il sortit de table sous l'œil anxieux de Kazuha.  Elle s'inquiétait de son attitude étrange: il ne parlait pas, n'osait pas la regarder dans les yeux, et pensait à autre chose. Lui, le détective au caractère trempé, bon enfant et chaleureux…qu'est-ce qui le poussait à être aussi froid et réservé?

Une fois le détective partit, elle demanda à Shinichi:

-   Tu ne saurais pas ce qui le rend si bizarre ?

L'interpellé sourit mystérieusement et se contenta de répondre vaguement:

-   Il doit remettre deux trois petites choses en question, ne t'inquiète pas ça va s'arranger.

Cette réponse interloqua Kazuha, ne la rassurant pas pour autant. Des choses à remettre en question ? Elle ne comprenait pas du tout ce qu'il voulait dire. Est-ce que Heiji avait des problèmes ? Elle n'en avait pas l'impression, depuis son arrivée à Tôkyô il était aussi bon vivant et caractériel qu'à Osaka. Etait-ce son départ qui le rendait mélancolique ? L'étudiante remit ses idées en place intérieurement, se refusant de trop s'enflammer. Heiji allait bien, il fallait qu'elle pense à autre chose. C'est pourquoi elle suivit avec amusement les chamailleries des deux amoureux Tokyoïte, lui rappelant les siennes avec son ami d'enfance, un fin sourire mélancolique tracé sur ses lèvres.

***

Le garçon à la peau mat se dirigea jusqu'à la salle de bain où il s'aspergea d'eau froide. Il releva lentement la tête pour apercevoir son reflet dans la glace. Il ne se reconnaissait plus. Pas étonnant que même Kazuha ait remarqué que quelque chose clochait, il était tantôt livide, tantôt aussi cramoisi qu'une tomate. Heiji n'avait pas imaginé une seule seconde qu'une remarque aussi anodine puisse le bouleverser à ce point. Ça remettait en cause tout ce qu'il avait pu penser pendant longtemps, cassant une évidence qu'il traînait derrière lui depuis des années. Est-ce que Kazuha avait imaginé qu'il pouvait ressentir de l'amour à son égard ? Rien que cette pensée le mettait mal à l'aise. Maintenant qu'il y réfléchissait, c'était tout à fait plausible: il avait retenu une révélation in-extremis pendant leur kidnapping à Tôkyô, il y a quelques années. Et les événements du même genre s'étaient reproduits. Avait-il, à l'époque, de réelles intentions de déclaration ? Il ne s'en rappelait plus. Mais ce n'était pas possible, pas envers Kazuha, pas envers sa "sœur"…

Et si c'était pour ça qu'elle avait décidé de s'installer à Tôkyô ? Par gêne ? Pour l'éviter ?

Imaginer ça lui fit plus mal qu'il ne voulait y croire.

   -Merde, pensa-t-il en se grattant la tête.

Le détective de l'Ouest était dans une impasse. Amitié ? Amour ? Quelque chose entre les deux ? Comment choisir quand on est amis d'enfances ?

Heiji s'observa longuement dans la glace, le regard dur et déterminé. Il devait chasser ces idées obsédantes de son esprit. Il devait chasser ce trouble qu'exerçait Kazuha sur son cerveau.

Il devait remédier à tout ça. Quel qu'en soit le prix.

A suivre...

10 mai 2009

Chapitre 2: Discussion de filles

Heijkazuha







Chapitre 2 :
Discussion de filles

- Kazuha, magnes toi on va louper ce train !
- Mais je t’avais dit que ce n’était pas la peine de m’accompagner !! Et arrête de me crier dessus !

Les deux amis d’enfance couraient sur le quai, espérant monter dans le Shinkansen avant que ce dernier ne parte. Mais leur dispute sur le quai ne rendait pas la tâche facile, qui plus est Heiji courait plus vite que Kazuha qui avait du mal à tenir le rythme. Malgré tout, ils réussirent à monter dans le train à la dernière minute et à s’installer sur les deux derniers sièges qui restaient. Ils laissèrent échapper un soupir à l’unisson, puis Kazuha demanda:

-Je repose ma question : pourquoi es-tu venu ? Ce n’était pas nécessaire !

Heiji cala sa casquette sur sa tête et sourit ironiquement:

- ça ne te fais pas plaisir que je t’accompagne ?

Kazuha se sentit rougir de plus belle. Elle tourna la tête vers la vitre du Shinkansen pour cacher ses rougeurs en prétextant observer le paysage:

- Là n’est pas la question, mais tu es rentré tard hier soir et je…
- Ce n’est pas pour toi que j’y vais, c’est pour revoir Kudo.

Kazuha fronça les sourcils et roula des yeux tout en soupirant. Elle ne répliqua même pas une phrase acerbe, elle n’en avait pas la moindre envie. Elle colla son front contre la vitre et se plongea dans ses pensées.

Shinichi et Heiji. C’était une amitié bien ambigüe qui les liaient tous les deux, et Kazuha se surprenait parfois à être jalouse de leur amitié et de leur proximité. Ils s’entendaient comme deux frères, deux frères qui ne veulent rien laisser à l’autre mais qui sont toujours là lorsque l’un en a besoin. Elle avait apprit par Ran que Shinichi avait une dette envers Heiji, mais elle n’avait jamais su laquelle. Ran non plus d’ailleurs. Heiji refusait d’en parler, en précisant que c’était une affaire d’homme. La jeune fille se demandait si ça avait quelque chose à voir avec le départ du petit Conan Edogawa…

Quoi qu’il en soit, elle allait dès aujourd’hui s’installer à Tôkyô, et ce avec la petite amie du détective de l’Est. Elle lui avait demandé maintes fois pourquoi elle avait décidé de s’installer avec elle plutôt qu’avec lui, avec qui elle vivait une parfaite histoire d’amour. Il faut croire que la Tokyoïte ne souhaitait pas vivre au crochet de son ami d’enfance plus que de raison. Kazuha n’avait pas insisté, de peur que Ran ne revienne sur son idée et choisisse de la laisser en plan.

Elle finit par tourner la tête, son front gelé par le froid de la vitre et posa son regard sur son ami d’enfance. Ce dernier s’était endormi sur son siège, la tête tournée vers elle, sa casquette cachant ses yeux. Kazuha se retint de pester contre lui et sa mauvaise habitude à rentrer trop tard à cause d’une enquête trop longue. Puis elle se laissa charmer par le visage endormi du garçon, sa bouche légèrement ouverte, le rythme lent de sa respiration…  La jeune femme due s’y reprendre à plusieurs fois pour détacher son regard de lui. Non, elle allait abandonner cette mauvaise habitude, elle se l’était jurée. Venir à Tokyo était d’ailleurs la preuve de sa détermination secrète.

Mais malgré tout, elle ne pu s’empêcher de rougir lorsque la tête du jeune homme glissa et vint se loger contre son épaule à elle. Kazuha ne savait pas quoi choisir : briser cet instant en le poussant, au risque de le réveiller et l’énerver ou alors le laisser se reposer, en ignorant les regards  remplis de sous-entendus des autres passagers. Elle se contenta de sourire, et de profiter de la quiétude du moment, en fermant doucement les yeux. Elle avait bien droit à ça.

***

L’accueil des Mouri fut des plus chaleureux. Shinichi n’avait pas pu se décommander d’une enquête, au grand malheur de Heiji. Mais Ran promit au détective de l’Ouest que le garçon serait de retour rapidement, d’après ses dires. Bien qu’elle ait toujours peur qu’il reparte sans prévenir au cours d’une enquête, Kudo lui avait promis que plus jamais il ne la quitterait. Ran s’était alors résignée à lui faire confiance, mais cette crainte lui nouait le ventre à chaque fois qu’elle le voyait partir. Ce devait être dû au fait qu’il ne lui avait encore jamais rien dit au sujet de cette « mystérieuse et ardue affaire » pour laquelle il avait dû s’absenter pendant si longtemps. Elle s'était alors résolue à attendre.

Les deux nouveaux venus furent guidés jusqu’à l’appartement par la tokyoïte et Kazuha ne put retenir une exclamation de surprise et d’admiration lorsqu’elle rentra dans ce qui allait être son nouveau « chez elle ».  L’appartement n’était pas très spacieux, mais suffisamment grand pour deux jeunes étudiantes. Qui plus est, leur nouveau logis était situé en plein centre-ville, ce qui était relativement pratique.

Kazuha et Ran commencèrent à discuter joyeusement et à faire des projets, alors qu’Heiji, s’ennuyait ferme sans son homologue de l’Est. Shinichi arriva une heure après, au grand soulagement du garçon d’Osaka qui n’en pouvait plus de, selon ses dires, « supporter les discussions ennuyantes des filles ». Malgré la désapprobation des deux filles, les deux garçons sortirent en ville : Kudo souhaitait faire partager immédiatement à son ami une enquête relativement intéressante.

Ran roula des yeux alors que les garçons quittaient l’appartement et se laissa tomber sur le canapé –l’appartement ayant été meublé plus tôt par les Mouri -, en soupirant:

- On ne les changera jamais ces garçons…

Kazuha approuva immédiatement et rejoignit son amie. Elles se mirent à discuter de tout et de rien jusqu’à ce que Ran plonge ses yeux dans ceux de son amie de l’Ouest et lui demande:

- Kazuha… tu peux me dire maintenant quelle est la « vraie » raison qui t’a poussé à venir t’installer ici ?

L’interpellée ouvrit la bouche de surprise pour la refermer l’instant d’après. Son visage afficha alors une moue ennuyée. C’était vrai qu’elle n’en avait pas parlé à Ran au téléphone, ou que de manière sous-entendu, mais elle n’avait pas pensé que ça reviendrait sur le tapis.

- Quelle importance maintenant ? marmonna-t-elle en haussant les épaules. Je suis ici, et c’est ce qui compte non ?
-C’est lié à Heiji n’est-ce pas ?

La jeune fille lança un regard furtif à son amie pour baisser la tête et serrer les poings sur son pantalon. Devant la gêne et la tristesse de son amie, Ran ne sut comment réagir et se contenta simplement de lui serrer la main en signe de soutien:

-Tu peux en parler. Moi aussi j’ai un imbécile de détective en guise d’ami d’enfance.
-Oui… mais lui, il t’aime.

La jeune fille aux longs cheveux bruns était totalement déroutée. Elle allait demander des précisions mais Kazuha choisit de se livrer entièrement d’elle-même. Elle ne pleurait pas, ne tremblait pas. Elle semblait juste incroyablement lasse et fatiguée, voire mélancolique et se contentait de fixer le plafond.

- Je dois me faire une raison… ça va faire plusieurs années que j’attends que les sentiments de Heiji changent un peu en ma faveur. Mais rien du tout.  Qu’elle idiote je suis ! Il s’en moque de moi, complètement. Je suis juste l’amie d’enfance un peu idiote qui lui colle tout le temps aux basques –elle avait prononcé cette phrase, un sourire ironique sur les lèvres-. Je suis fatiguée d’attendre. Donc j’arrête. J’abandonne. Tant pis si il ne pense jamais à moi autrement que comme son amie. Je m’y habituerai. Mais j’ai besoin de temps et d’éloignement… C’est pour ça, quand tu m’as proposé de venir m’installer ici, à Tôkyô, j’ai sauté sur l’occasion. Et ça me permettra également de tenter ma chance à la Jochi-daigaku. D’une pierre, deux coups !

Kazuha sourit à Ran qui la regardait avec un visage remplit de tristesse. C’est vrai que Ran n’avait pas à se poser de questions : à peine Shinichi était il rentré, qu'il lui avait déclaré ses sentiments. La jeune fille n’avait pas eu à attendre inlassablement. Pourtant, elle était triste pour son amie. Elle était elle-même persuadé qu’Heiji éprouvait plus que de l’amitié à l’égard de la jeune femme, inconsciemment. Peut-être que cet éloignement lui permettrait de mettre ses sentiments au clair ? Au fond, Kazuha devait certainement espérer la même chose. Etait-ce pour ça qu’elle gardait un visage calme et serein, ou tout simplement parce qu’elle était complètement résignée ?

La conversation dévia d’elle-même : Heiji repartirait le lendemain, et Ran aida son ami à s’installer. Elles sortirent également faire des courses au supermarché du coin pour préparer à manger aux détectives et passer une soirée entre amis. Kazuha taquina la Tokyoïte sur sa relation avec Shinichi, et bien que les joues de cette dernière s’empourprèrent, leur après-midi se passa dans la joie et les rires.
La collocation promettait de bons moments, ce qui ravit les deux étudiantes.

A suivre…

10 mai 2009

Chapitre 1: Respirer un air nouveau

Heijkazuha






Chapitre 1: Respirer un air nouveau

ZIIIIP.

La jeune femme ferma son sac difficilement. Ce dernier lui résistait depuis tout à l’heure, elle réussit enfin à en venir à bout. Elle passa une main sur son front, l’autre sur ses hanches. Ses lèvres s’étirèrent en un sourire à la fois triste et satisfait. Elle se laissa tomber sur son lit et s’allongea entre les sacs pour fixer le plafond blanc de sa chambre. Des mèches de  cheveux noirs attachés par des rubans en une queue de cheval lui retombaient délicatement sur le front, chatouillant ses yeux d’un vert profond, taillés en amandes. Kazuha Toyama était actuellement plongée dans ses souvenirs et ses réflexions. Avait-elle fait le bon choix ? Elle ne le savait pas du tout, et n’en était d’ailleurs pas sure. Mais ce choix lui appartenait et elle ne reviendrait pas sur sa décision. C’était pour son bien à elle, et elle jugeait que ce choix était le bon. Pour qu’elle soit heureuse et qu’elle mette fin à ses faux espoirs.

Au même moment, sa mère ouvrit délicatement la porte de sa chambre et observa longuement sa fille qui ne l’avait pas entendu. La petite fille qu’elle avait mise au monde était maintenant une jeune femme magnifique. La vie avait suivi son cours et pourtant ces vingt dernières années avaient défilées comme un film dont on ne veut pas voir la fin. La petite fille souriante, qui l’embrassait avant de partir à l’école et qui courait dans la maison était devenue une adulte accomplie et fière. Le temps qui passe restait inscrit sur les visages et elle n’arrivait pas à s’y habituer. Pourtant elle était fière. Fière de sa fille unique qui a su tracer sa vie seule, et lâcher doucement sa main.

La nostalgie la gagnait et elle n’aimait pas ça. Elle se sentait chaque jour plus vieille.

Madame Toyama s’approcha d’un pas de félin du lit de Kazuha. Cette dernière détourna les yeux de sa contemplation oh combien fascinante pour les poser sur le visage doux de sa mère qui s’assit à ses côtés. Celle-ci passa une main tendre dans les cheveux de sa fille qui sourit doucement. La mère murmura alors, comme pour ne pas briser le moment intime qu’elles partageaient alors :

- Es-tu réellement sûre de ton choix ?
- Maman, on en a déjà parlé...
- C’est que je ne suis pas très rassurée…

Kazuha fit une grimace, se releva et marmonna que c’était son choix, et qu’elle s’habituera bien vite qu’elle le veuille ou non. Madame Toyama rit devant la répartie de son enfant, d’un rire clair et cristallin qui radoucit l’ambiance. Elle se leva et sortit de la pièce, après avoir annoncée :

- Les Hattori sont arrivés, tu te dépêche de descendre s’il te plait.

La jeune fille brune hocha la tête et se releva. Elle épousseta rapidement son débardeur vert, jusqu’à se rendre compte en rougissant que c’était ce genre de manière qu’elle abandonnerait dorénavant. En réalité, elle avait peur. Peur de l’ampleur que prenait cette histoire, de ce que ça signifiait, des raisons pour lesquelles elle le faisait. Kazuha n’était sure de rien, mais elle suivait son instinct et son cœur. Et ça, sa mère n’avait rien à redire là-dessus, vu les circonstances dans lesquelles elle avait épousé son père, quelques années plus tôt.

Kazuha descendit doucement les escaliers menant au salon, apercevant sans mal les invités qui les attendaient. Devant les escaliers d’ailleurs se postait son ami d’enfance, qui lui sourit malicieusement quand il la vit arriver. La jeune fille se retint de piquer un fard devant ce sourire qu’elle avait maintes et maintes fois détaillé sous toutes ses coutures. Lorsqu’elle arriva à sa hauteur, elle leva un peu la tête vers lui pour le regarder dans les yeux. Heiji n’avait pas cessé de grandir, alors qu’elle restait toujours aussi petite selon elle. Ses vingt ans étaient peints sur son visage mat, et pourtant à chaque fois qu’elle le regardait, à chaque fois qu’elle plongeait ses yeux émeraudes dans ceux du détective d’Osaka. Sa chevelure restait toujours la même, étonnement. Ceux de Kazuha avaient poussés, et désormais elle les attachait en une couette haute traditionnelle.

- Alors, mademoiselle se fait attendre ?

Elle lui tira la langue, ce qui le fit sourire d’amusement. Il enchaîna après en râlant sur les femmes et le temps qu’elles prenaient pour faire leur toilette –tout ceci en ne visant personne bien entendu-. Ces propos démarrèrent une énième dispute entre les deux amis d’enfances devant le regard attendri de leurs parents.

Rapidement, la famille et ses invités passèrent à table, après avoir prit un apéritif léger ponctué de rires et d’anecdotes en tout genre. Le repas touchait rapidement à sa fin, lorsque Mr Toyama, le père de la jeune femme, se leva de sa chaise et demanda le silence dans la petite assistance. Tous le regardaient, l’air interrogateur. Ce dernier souriait fièrement et s’approcha de sa fille unique qui se raidit quelque peu sur sa chaise. Il posa sa main sur son épaule et déclara d’une voix solennelle :

- Excusez-nous de ne pas vous avoir prévenu avant, mais on cherchait les meilleurs moyens pour la retenir. Kazuha part à la fin des vacances étudier à Tôkyô.

Le silence se fit immédiatement à table, puis Heizo Hattori serra la main de son ami pour le féliciter, les lèvres de Shizuka Hattori s’étirèrent en un immense sourire bienveillant, tout en la félicitant et la questionnant sur des questions pratiques.

- C’est donc pour cela que nous vous invitons ce soir, pour fêter le départ de notre fille unique !

Shizuka sourit et se pencha vers la jeune fille qui fit la moue :

- Ne t’inquiète pas Kazuha-chan, nous ne sommes pas heureux de te voir partir mais…
-Il vaut mieux en rire qu’en pleurer, continua-t-elle. Ne vous inquiétez pas Shizuka-san.

Toyama père retourna s’asseoir après avoir ébouriffé les cheveux d’Heiji et lui murmurer sur le ton de la plaisanterie : il n’y a plus que toi qui puisses la retenir, bonne chance !

Kazuha lança un regard noir à son père puis le posa sur Heiji qui la fixait silencieusement en fronçant les sourcils. La jeune femme passa sa main devant le visage du détective qui se concentra à nouveau sur son assiette, vide. Son amie se mordit la lèvre. Elle ne pensait vraiment pas que l’annonce d’une telle décision le rendrait ainsi. Dans un sens, ceci lui mettait du baume au cœur. Peut-être était-il triste de la quitter, qui sait. Mais elle ne devait pas s’égarer vers ce genre de pensée, qui n’était qu’un mauvais prétexte pour l’empêcher de partir.

***

Kazuha sortit de la salle de bain, ses parents et ceux d’Heiji étaient en train de discuter et de rire bruyamment. A croire que la déclaration de son départ les avait réellement rendus joyeux, contrairement à ce que disait Shizuka. Mais la brune ne s’en formalisa pas et en sourit même.

Un bras la retint dans le couloir. Kazuha se retourna et aperçut son ami d’enfance, adossé contre le mur, une main dans la poche de son jean et l’autre lui agrippant le poignet.

- Heiji, tu m’as fait peur !

Il resta silencieux, plongeant son regard dans ceux de son amie d’enfance. Un regard droit, inébranlable,  impassible. Et comme toujours, et ce depuis longtemps, Kazuha se noyait dans ce regard. Cette pensée lui mit le rose au joue, et elle ne trouva rien d’autre à dire que :

- Heiji, ça ne va pas ?
- Pourquoi tu pars ?

Il avait répondu du tact au tact, comme si sa question précédente n’avait jamais été posée. Le jeune homme lâcha le bras de son amie, qui avait prit une teinte rougeâtre sous la pression qu’exerçait le garçon. Elle se mordit la lèvre et évita son regard, avant de répondre :

- Je veux juste… prendre mon indépendance, tenter ma chance dans quelque chose qui me tient à cœur.
-Tu as un rêve ? Pourquoi ne m’en as-tu jamais parlé ?
-Tu ne me l’as jamais demandé, tu es tellement obsédé par tes enquêtes…

Kazuha ferma les yeux, Heiji serra le poing. Ils savaient qu’ils marchaient sur un chemin risqué, ce sujet étant celui de leurs plus mémorables disputes. Kazuha avait sortit ce reproche sans s’en rendre compte, comme sortie de secours. Dans un soupir, elle lâcha :

- Je veux étudier à la Jochi-daigaku.

Heiji écarquilla les yeux de surprise, qui fit baisser la tête de son amie d’enfance.

- Journaliste ?

Elle opina d’un léger mouvement de tête. Il sourit, légèrement amusé, puis lui posa quelques questions :

- Pourquoi ne vas-tu pas à Osaka ? Où vas-tu loger ? Tu vas stopper tes études à la fac comme ça ?

Ce à quoi elle répondait respectivement qu’elle avait besoin de prendre son indépendance, ce qui n’était pas possible à Osaka vu qu’elle y avait ses attaches. Elle allait prendre un appartement en commun avec Ran, payés par leurs parents respectifs tout d’abord. Et elle stopperait ses études dans la fac littéraire où elle s’était inscrite, vu qu’elle s’y était inscrite par obligation –et pour rester avec lui, mais elle ne lui avouerait jamais- et non par envie.

Suite à ce discours, Heiji fit une moue dédaigneuse que la jeune fille trouva attendrissante. Il se laissa ensuite glisser contre le mur et demanda dans un souffle :

- Tu veux que je t’accompagnes ?

Puis il ajouta en se moquant, comme pour se justifier:

- Tu risque de pleurnicher sans moi.

Cette question estomaqua Kazuha, qui ne s’y attendait pas du tout. L’accompagner ? Il en était hors de question, c’était justement lui qu’elle fuyait en partant… Mais ça, elle ne se résoudrait jamais à lui avouer. Elle tenait trop à leur amitié. La jeune fille sourit tendrement, replaça une mèche derrière son oreille et murmura, peu convaincue :

-  Non, je ne veux pas.

Heiji soupira, et la surprise s’inscrit sur le visage du détective du Kansai, malgré lui. Kazuha lui tourna le dos et s’éloigna de quelques pas, pour ensuite se retourner vers lui et lui sourire, de son sourire le plus radieux :

- Si tu viens à Tokyo, qui défendra Osaka de ses crimes ? Tu es le détective de l’Ouest, ne l’oublie pas, je compte sur toi !

Heiji écarquilla les yeux, pour sourire et rejoindre la jeune fille. Il lui ébouriffa tendrement les cheveux en marmonnant : Idiote.

Elle se refusait à le dire, mais qu’est-ce qu’elle aimait ce mot quand il sortait de sa bouche…

A suivre…

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10 mai 2009

Note de lecture

Note de lecture:


Cette fiction est, à ce jour, la plus longue que j'ai écrite. C'est également la deuxième fiction que j'ai écrite après ma pause écriture. Contrairement à la première, dans cette fiction je met en place mon couple favoris du manga de Gosho Aoyama, Heiji et Kazuha.
Cette fiction se passe 10 ans après le mangas. Pourquoi un tel choix ? Tout simplement parce que je voulais voir évoluer les protagonistes dans le milieu du travail, adultes et responsables. On peut voir certains changement moraux (ils sont moins agités, moins turbulent et plus calme). Heiji est devenu détective, bien sur, et Kazuha professeur. Pour cette dernière, je n'avais pas vraiment d'idée, mis à part mère au foyer, mais il fallait que les amis d'enfances se retrouvent par hasard, au terme d'une enquête. J'ai donc choisi l'école, lieu qui m'est familier.
Pourquoi les avoir séparé ? Pour qu'ils se retrouvent. Je voulais qu'un creux se soit créer entre eux, que pour des raisons x et y, ils n'aient pas pu se revoir et se sont donc perdu de vue, vu que dans le manga ils sont scotchés l'un à l'autre.

Enfin, la romance finale de cette fiction, l'apparition d'un rival, qui provoque une gêne, un malaise entre les deux personnages. Kazuha s'en trouve troublée, et les sentiments qu'elle avait tentée d'oublier se réveillent. J'aime bien cette perspective de l'amour qui revient, le premier qu'on ne peut pas oublier. J'ai donc joué sur ce registre au niveau de la romance.

Après, thème également important dans Okaeri, c'est l'enquête. Si j'ai choisi de mettre en place une énigme, c'est pour m'essayer au roman policier, pour rester dans l'esprit de Détective Conan, mais aussi pour que Heiji et Kazuha se retrouvent par hasard. A moins qu'ils se retrouvent au super-marché alors qu'ils sont en train de faire leurs courses (pas très glamour hein ?), c'est la seule tentative qui m'est venue.

Du point de vue de l'énigme en elle-même, je ne sais pas si la technique marche ou non, je n'ai pas essayé (encore heureux ). Mais après de longues réflexion, c'est la seule idée qui m'est venue. Le reste est venu tout seul. Sincèrement, je ne conseille pas d'écrire une intrigue policière comme première fiction: c'est dur et éprouvant. Il faut beaucoup réfléchir, et on se retrouve avec une migraine monstrueuse ensuite. Et encore, mon enquête n'était pas non plus très recherchée. Le plus dur est de donner de l'intérêt à l'enquête et d'avoir une résolution intéressante. De mon point de vue je me suis bien plantée (satanée stratagème à la c*n sur lequel je me suis penchée pendant des semaines)

Et la question du meurtrier. J'en ai déçu plus d'un à ce niveau là. Certains m'ont dit que l'idée qui aurait été vraiment originale, ça aurait été de mettre Kazuha en tant que meurtrière. Déjà, je n'avais pas pensé à ça, sincèrement. J'ai eu beau me creuser la tête pour trouver autre chose d'original (Un personnage extérieur au trio ? -> bateau et ne fait pas progresser l'intrigue). Rei était pour moi, le coupable idéal. ça me permettait qu'il n'y ai pas d'obstacle entre Heiji et Kazuha, Rei étant l'obstacle concret (je vois mal Heiji débarquer au mariage en criant "je m'oppose à ce mariage", ça fait cliché à mort je trouve et personnellement, ce n'est pas ce qui m'intéresse).

Et l'idée que Kazuha soit meurtrière ne me plait pas:
Elle est la fille du sous-prefet de la police d'Osaka, et a donc été élevée avec un sens de la justice et du bien et du mal. Qu'elle deviennent une meurtrière serait complètement OOC à mon sens. Et ça ne marcherait pas avec mon optique qu'Heiji et Kazuha finissent ensemble, ou ont une idée d'un avenir commun.

Pour l'épilogue, et bien j'aime bien couper, et laisser au lecteur le loisir d'imaginer la suite. En partant du principe, bien évidemment qu'ils se retrouvent et sortent ensemble -> d'où l'idée de la casquette (je suis une fervente fan de ce couple). Après, la fin est niaise à en mourir, je conçois. Mais j'aime bien quand même.

C'est à peu près tout ce que j'ai à dire concernant cette fiction. Personnellement, ce n'est pas la meilleure que j'ai écrite et j'ai honte quand je la relis. Je pense que mes oneshots Détective Conan et ma nouvelle fiction "Attrape-moi si tu peux" sont plus intéressants.

Merci de m'avoir lu, j'espère que cette fanfiction vous aura plu. Si vous avez des critiques, des questions ou quoi que ce soit, je suis à votre écoute dans les commentaires en fin de message.


Mr Prince


10 mai 2009

Epilogue

heixkazu_copie






Epilogue:

En sortant du commissariat, après avoir remis leur déposition, Heiji raccompagna Kazuha chez elle. Son amie d’enfance était silencieuse, et détaillait minutieusement le sol. Heiji se mordit la lèvre, ne sachant que dire ou quoi faire pour remonter le moral de sa meilleure amie. Après hésitation, il marmonna :

- Dire que tu disais tout le temps que je portais la poisse avec tous ces meurtres… Finalement c’est peut-être toi la malchanceuse.
- … Idiot, murmura-t-elle après une hésitation.
- Me traites pas d’idiot, idiote !

Un sourire amusé apparut toutefois sur le visage de Kazuha. Comme toujours, Heiji était là quand elle avait besoin de soutient ou de réconfort, et même si il remplissait ce rôle assez maladroitement, elle retrouvait toujours le sourire. Le détective la contemplait en souriant, puis leva la tête vers le ciel sans nuage dressé sur leur tête et chuchota un :

- Désolé Kazuha…

Elle se retourna vers lui, surprise. Elle voyait parfaitement où il voulait en venir. Il s’excusait d’avoir dû démontrer la culpabilité de Rei, ou peut-être s’excusait-il que Rei soit un meurtrier ? Elle soupira dans un sourire et le frappa gentiment à l’épaule.

- Tu es bête, tu n’as pas à t’excuser, au contraire. Voler une vie est impardonnable…

La déception la rongeait toujours autant, et elle n’arrivait toujours pas à croire que Rei avait pu faire une chose aussi abjecte, aussi horrible. Elle se sentait à ce moment là très vide, et seul Heiji avait réussit à la faire réagir. C’était d’ailleurs une des choses qui avait fait qu’elle était tombée amoureuse de lui… Maladroitement, il est toujours à ces côtés et veille constamment sur elle. Puis, comme pour détourner la conversation, son ami d’enfance demanda :

- Mais au faites, pourquoi as-tu posé l’invitation pour ton mariage directement dans ma boîte au lettre ?

Kazuha le dévisagea, l’air crédule. Elle soupira, désolée que le brillant détective qu’il était ne sache toujours pas lire dans le cœur des gens, contrairement à ceux des assassins. Elle le foudroya du regard en pensant :

- Parce que j’espérais te voir, idiot !

Mais elle ne put pas lui dire ça. Elle était trop timide et pas assez extravertie pour révéler les sentiments qu’elle avait enfouie pendant dix ans. Alors elle se contenta d’hausser les épaules et de lâcher :

- Je n’avais plus de timbre, c’est tout.
- Mais non, idiote !

Kazuha le regarda, interdite, pendant qu’Heiji croisa ses bras derrière sa tête et s’écria, les joues rosées, sur un infime ton de reproche :

- Si tu connaissais mon adresse, pourquoi n’es-tu pas venu me rendre visite durant ces dix années ?

Cette question prit la jeune femme de court, et elle se mit elle aussi à rougir. Bien sur qu’elle était venu lui rendre visite, plusieurs fois même elle avait espéré pouvoir le voir et s’excuser pour son départ précipité, dix ans auparavant. Mais soit le brillant détective n’était pas à son bureau, soit la peur lui tordait le ventre et elle s’enfuyait comme une voleuse. La peur de le voir aux bras d’une autre, ou pire, la peur qu’il l’ait rayé de sa vie et de sa mémoire l’étranglait, et jamais elle n’avait osé franchir le seuil de sa porte. Mais ça non plus elle n’arrivait pas à l’avouer. Elle ne savait pas si quelqu’un l’attendait à son bureau ou non, et puis ils venaient juste de se retrouver, c’était trop tôt… Pourtant, l’expérience lui avait appris qu’il ne fallait jamais remettre au lendemain les choses qu’on peut faire le jour-même. Mais cette même peur la clouait au sol, et elle se risqua à marmonner un :

- Il y a sept ans, tu avais l’air d’être occupé, je ne voulais pas te déranger…

Heiji fronça les sourcils d’incompréhension. Kazuha faisait bien évidemment allusion à cette fameuse matinée où elle avait croisée cette femme sortir de l’appartement d’Heiji. Et ce n’était certainement pas une cliente, vu que le soleil venait tout juste de se lever. Un vague sentiment de jalousie l’imprégnait alors. Mais elle n’avoua pas à Heiji à quoi elle pensait en chuchotant cette phrase. Il abandonna l’idée de la questionner sur cette énigmatique phrase, et choisit de prendre son amie d’enfance à son propre jeu :

-Tu sais, tu m’as manqué durant dix ans…

Cette phrase laissa Kazuha bouche bée, rougissante. Elle n’était pas sure d’avoir bien entendu la phrase qu’avait prononcée son ami d’enfance. Lui souriait en coin, et continua sa phrase :

- C’est sur que des idiotes comme toi, c’est difficile à remplacer !

Sur le moment, elle se détesta d’avoir pu penser une seconde qu’elle ait pu lui manquer. Mais après réflexion, ces propos prouvaient qu’à ses yeux, elle était irremplaçable. Et tant pis s’il la considérait comme une idiote. C’était déjà bien qu’il ne l’ait pas rayé de sa vie comme une vulgaire poupée de chiffon.

Enfin, ils arrivèrent à la maison de Kazuha. Heiji resta consterné, en remarquant que le quartier où habitait son amie d’enfance se trouvait deux rues derrière le sien. Il pensait toujours que si Kazuha ne l’avait pas contacté durant ses dix années, elle devait avoir une bonne raison. Mais toutes ces années sans elle lui avait laissé comme un vide, il lui manquait quelque chose. La joie et la simple présence de Kazuha. C’est quand on perd quelque chose qu’on se rend compte à quel point elle est importante, et Heiji en avait fait les frais.

Kazuha s’approcha de sa porte d’entrée d’un pas hésitant. Elle se retourna vers Heiji, et lui sourit maladroitement. Elle lança un « on s’appelle rapidement surtout !! » accompagné d’un signe de main. Mais son geste fut interrompu par la voix forte de son ami d’enfance qui l’appelait. Elle se retourna dans sa direction, il s’approchait d’elle. Son regard était sérieux et posé, plongé dans les pupilles vertes de la jeune femme.

- Ce que tu allais me dire, il y a dix ans… lorsque je ne t’ai pas écouté…

Le cœur de Kazuha battait la chamade, et elle baissa la tête, le rouge lui montant aux joues.

-... c’était uniquement que tu allais déménager ? Ou alors il y avait…autre chose ?

Elle se mordit la lèvre à cette phrase, puis releva la tête dans un sourire. Elle hocha la tête.

- Il y avait autre chose, commença-t-elle, mais je te le dirais une autre fois. Promis !

Heiji leva les yeux au ciel. Kazuha passa ses mains dans ses longs cheveux, et questionna également le détective :

- Et ce que tu as dit à Rei… comme quoi tu ne me laisserais pas à lui… ça… ça sous-entendait quelque chose ?

Confidence pour confidence. Heiji ne s’attendait pas à cette question, bien qu’il l’ait lui-même interrogé de manière détournée sur ses sentiments. Il sentit ses lèvres s’empourpraient. Il caressa les cheveux de son amie d’enfance tendrement avant de répondre :

-Oui, mais je te le dirais quand tu me diras ce que tu voulais me dire il y a dix ans.

Kazuha était rouge comme une pivoine, et lui tira la langue. Heiji enleva alors sa casquette, et la posa sur la tête de Kazuha. Elle écarquilla les yeux, alors qu’elle tâtait la casquette préférée de son ami. Lui, s’écarta de la jeune femme dans un salut de la main.

- Tu as intérêt de me la rendre surtout !

Il commença à regagner son quartier, les deux mains dans les poches de son jean, lorsque Kazuha lui cria :

- Tadaima Heiji !!

Il se retourna, perplexe quand à cette phrase. Il ne savait pas comment l’interprété, surtout que c’était elle qui était partit dix ans auparavant. Mais son sang de détective ne fit qu’un tour, et dans un sourire malicieux, il chuchota pour lui-même :

- Okaeri Kazuha…

Je suis de retour dans ta vie Heiji...
Bienvenue dans mon cœur Kazuha…

Fin.

10 mai 2009

Chapitre 5

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Chapitre 5 :


- L’assassin c’est vous !

Tous les enseignants écarquillèrent les yeux, de surprise et d’effrois devant la personne que le détective montrait du doigt. Cette dernière haussa un sourcil, sans se démonter. Heiji ferma les yeux quelques secondes, baissa les bras et murmura :

- Oui… L’assassin c’est vous Nayasu.

Il jeta un bref regard en direction de Kazuha. Cette dernière avait fait un pas en arrière sous le coup de la surprise, et ne savait que dire. Bien évidemment, elle ne voulait pas croire en la culpabilité de Rei, mais en même temps, Heiji s’était rarement, voir jamais, trompé lorsqu’il dévoilait l’identité du coupable. Elle ne savait quoi dire, quel parti prendre. Elle ouvrit la bouche pour dire quelque chose à son fiancé, mais se ravisa pour se tourner vers Heiji.

- Heiji… Ce n’est pas possible tu le sais bien ! -la voix de la jeune femme était tremblante et manquait d’assurance-  Rei avait un alibi au moment du meurtre ! Il était dans la salle de réunion au moment où le coup a retentit, en compagnie de Mr Tonichiwa !

A ces mots, Rei s’approcha de sa fiancée, pour l’attirer contre elle. Elle n’osa alors pas se dégager de l’étreinte de son partenaire, alors qu’elle était partagée entre ce qu’elle éprouvait pour son ami d’enfance et ce qu’elle éprouvait pour Rei. Et puis l’accusation d’Heiji la mettait sens dessus-dessous. Pourtant, au moment où elle s’était retrouvée dans les bras du professeur de sport, une main agrippa son poignet et l’attira en arrière. Elle se retrouva alors aux côtés d’Heiji, défiant du regard Rei. Le détective murmura alors à l’attention du professeur de sport :

- Je vous ai pourtant prévenu que je ne vous la laisserez uniquement si vous la méritiez. Mais vous êtes un assassin, et je ne vous la laisserai pas. Jamais.

Kazuha sentit le rouge monter à ses joues, suite aux paroles prononcées par son ami d’enfance. Elle ne savait pas vraiment de quoi il parlait, et n’était pas sure du sens réel des paroles d’Heiji. Il ne lui laissa pourtant pas le loisir de réfléchir à cette question, sentant le regard perplexe des autres professeurs et policiers présent dans la pièce. Il lâcha donc doucement Kazuha, et reprit ses explications.

- Bien sur, il a un alibi. Mais je vais vous faire une démonstration sur la manière dont Mr Sageshita a été tué. Et vous verrez que même en ayant un alibi au moment du crime, on peut tout de même avoir commis le meurtre.

A ce moment là, Heiji indiqua à un policier, d’un signe de la tête, de venir s’asseoir sur la chaise du directeur. Sur le bureau, il y avait une feuille où était inscrite « Ouvrez le plus rapidement possible le tiroir de gauche ». Suivant les instructions indiquées sur la feuille, le policier ouvrit le tiroir et c’est alors que retentit un « PAN » très audible. Le policier sursauta en entendant le bruit, et se prit une bille en plastique dans la poitrine. Le détective sourit, tandis que les autres personnes présentes dans la pièce se retournèrent vers Heiji, en fronçant les sourcils. C’est alors qu’Heiji s’approcha du policier et expliqua :

- Je n’ai fait que reconstruire la scène du meurtre. En effet, avant que vous n’arriviez dans le bureau, j’ai installé un fil de pêche dans les rouages du tiroir, que j’ai attaché jusqu’à la gâchette de ce pistolet en plastique.- Et comme pour accompagner le geste à la parole, tout en expliquant le mécanisme, il refaisait geste pour geste tout ce qu’il disait-. Je coupe le fil le plus court possible, et j’installe le pistolet sur une pile de livre, essayant de le faire tenir droit. Je le recouvre de papier journal ou de documents pour qu’il soit légèrement caché. Enfin je referme délicatement le tiroir et je pose un mot sur le bureau, afin que la personne assise à cette chaise ouvre le tiroir contenant le pistolet.

- Mais vous l’avez bien vu, la bille a atteint la poitrine de ce policier, continua Otaki, pas sa tête !
-C’est tout simplement parce que notre policer a mal fait la chose… Le directeur a du se pencher près du tiroir, mettant sa tête au niveau de l’ouverture. Ce qui fait que la balle atteint le front, et non la poitrine, répondit le détective dans un sourire.

Le policier ré-exécuta la scène, approchant sa tête de l’ouverture du tiroir et l’ouvrit rapidement et se prit effectivement la bille en plastique dans le front. Tout le monde poussa un cri de surprise suite à cette expérience. Rei écarquilla les yeux, puis sourit malicieusement, comme une réponse à la provocation du détective d’Osaka, et demanda d’un air de défi :

- Effectivement, ce stratagème démonte mon alibi. Mais qu’est-ce qui prouve qu’il n’a pas été inventé de toute pièce par vous, cher détective ??
- Tout simplement parce que nous avons retrouvé des traces de poudres dans le tiroir, ainsi qu’un petit bout de fil rattaché aux rouages de ce même tiroir, et une fine trace sur la gâchette du pistolet, certainement car le fil de pêche était extrêmement serré.

Heiji était plein d’assurance, comme à chaque fois qu’il résolvait une affaire et énonçait les faits fièrement. Mais à ce moment là, un sentiment de culpabilité l’avait envahit et lui serrait le cœur. Le visage de Kazuha derrière lui s’était décomposé au fur et à mesure que son raisonnement était énoncé. Elle-même ne savait plus que pensez. Comme elle l’avait pensé, le raisonnement d’Heiji tenait la route, malheureusement. Elle était au bord des larmes, mais était-ce parce que son fiancé était, de toute évidence, un assassin, ou alors parce qu’elle retrouvait ce sentiment de déception qui l’avait étouffé il y a dix ans de cela ? Elle ne savait quoi penser, et continua à observer la suite des événements, le cœur serré, près à exploser.

Le professeur de sport c’était tût, et Otaki prit alors la parole pour questionner Heiji :

- Mais alors pourquoi avoir mis le bureau en désordre, avoir enfoncé la porte et pourquoi avoir cassé la fenêtre ?

- Il a certainement dû casser la fenêtre afin d’entrer discrètement, la veille du meurtre, et afin de pouvoir mettre en place son stratagème. Même si la rangée de haie derrière la fenêtre est épaisse, en se créant un passage entre les haies jusqu’à la fenêtre, il pouvait rentrer, sans oublier que c’est un prof de sport, donc passer par les haies étaient d’autant plus faciles. Puis après avoir mis en place son mécanisme, il a dû mettre le bureau en pagaille et a dû défoncer la porte afin de faire croire à une effraction ou à une vengeance d’élève, comme il y en a souvent. Ceci afin de cacher son mécanisme et son entrée par la fenêtre.

Tout le monde regardait le détective, sans voix. Heiji prit d’ailleurs une profonde inspiration pour continuer :

- Pour résumer, voilà comment Nayasu s’y ai prit : La veille du meurtre, il est rentré par la fenêtre du bureau pour mettre son mécanisme en place. Il a dû s’entraîner au préalable chez lui ou ailleurs, afin de bien régler la position du pistolet et la longueur du fil de pêche. Il a mit le bureau sens dessus-dessous, et est sorti comme il est entré. Le lendemain matin, il se rend à 6h30 à l’école, et va discuter avec Mr Tonichiwa dans la salle de réunion, pour se créer un alibi. Lorsque le coup de feu a retentit, il se rend à toute vitesse dans le bureau en compagnie de ses collègues pour mesurer l’ampleur des dégâts, s’approche du corps et sort discrètement le pistolet du tiroir pour le poser près du corps. Et la suite, vous la connaissez.

Un silence pesant s’installa alors, tout le monde détaillant du regard Heiji et Rei. Ils se regardaient, silencieux, se fusillant du regard. Malgré les accusations portées contre lui, Rei continuait de sourire malicieusement devant l’ardeur du détective. Il pointa alors son doigt en direction de Tonichiwa en s’écriant :

- Votre théorie est très intéressante, mais Tonichiwa aurait pu le faire également, vu qu’il avait aussi un alibi ! Quelles sont les preuves que vous avez contre moi ?!
-Vos doigts…
-Pardon ? s’étonna l’accusé.
-Vos doigts sont striés aux bouts des doigts, et sur la paume de votre main, comme les chirurgiens. Or vous n’êtes pas chirurgien, et si vous avez ces marques, c’est tout simplement parce que vous avez serré très fort le fil pour faire un nœud du pistolet aux rouages du tiroir.

Le professeur de sport regarda ses doigts, d’un air dubitatif. Il releva la tête vers le détective, mais aucun sourire d’amusement ou de malice n’était dessiné sur sa figure. Ses sourcils étaient froncés, la colère se sentait sur le visage du professeur, et sa bouche était entrouverte, mais aucun son n’en sortit. Il serra les poings, et s’avança en direction du détective, serrant violemment le col de sa veste.

- Et ça fait de moi le meurtrier ?! Ne vous foutez pas de moi !!! Ce n’est pas une preuve valable ! Ce n’est pas moi qui l’ai tué !!
- Inutile de mentir. Car même si les marques sur vos doigts ne sont pas une preuve valable, elles vous désignent comme étant le meurtrier de Mr Sageshita.

Heiji marqua une pause, tandis que Rei resserra son étreinte sur la veste verte du détective, pour l’inciter à continuer.

- Comme nous l’avons vu dans la reconstitution du meurtre, le directeur a ouvert le tiroir après avoir lu un bout de papier posé sur son bureau. Or nous n’avons retrouvé ce bout de papier nulle part dans l’école, et vous n’êtes pas sorti pour le jeter dehors. J’en déduis donc que vous l’avez encore sur vous, ce qui prouve bien que c’est vous le coupable.

Rei écarquilla les yeux puis lâcha Heiji, pour se laisser tomber par terre, agenouillé, le regard vide en direction du plafond. Kazuha retint difficilement un gémissement de tristesse et d’effroi quant à la réaction de son fiancé. Il était donc bien le coupable, comme l’a dit Heiji. Elle n’arrivait pas à y croire, et restait pantoise devant Rei, qui sortit de sa poche un bout de papier froissé, un sourire mélancolique aux lèvres.

- Dans le tiroir de gauche, se trouve la preuve que tu as assassiné Naoki Nayasu, ainsi que d’autres anciens élèves de cette école, il y a cinq ans, murmura Rei.

Il jeta le papier froissé, preuve de son crime, au pied du détective qui l’avait démasqué. Kazuha recula d’un pas, la main devant sa bouche, les larmes coulant sur ses joues. Heiji attrapa sa main et la serra contre la sienne, essayant de la calmer et de la consoler. Elle réussit à murmurer :

- Pourquoi ? Pourquoi Rei, Pourquoi ?!
- Pourtant, il y a quelques mois, je n’avais pas pensé une seconde à l’assassiner…
- POURQUOI REI ?

Kazuha étouffa des sanglots, serrant la main d’Heiji, allant presque jusqu’à lui broyer la main. Mais il ne fit pas de commentaire, et dit juste en réponse à l’assassin, qui était en train de se faire menotté par Otaki.

- C’est donc vous qui aviez envoyé les lettres de menaces ?
- Oui. Mon petit frère est mort il y a cinq ans, suite à une overdose. Un professeur lui vendait de la drogue, en faisant croire que c’était des excitants pour qu’il puisse réviser plus et réussir ses examens… Naoki rêvait d’entrer à Tokyo Daigaku… Il est mort quelques mois avant les examens. Il y a un an, je suis venu enseigner dans cette école, afin de trouver quel professeur avait vendu ses drogues. C’est dans un bar, que Sageshita, complètement saoul, m’avoua tout. Que c’était lui qui avait vendu la drogue, et qu’il était même déçu que la police s’en soit mêlé, car cette vente rapportait beaucoup. Ces révélations me mirent dans une rage folle, et je décidais de lui envoyer des lettres de menaces, afin qu’il aille se livrer à la police et qu’il soit juger comme il se doit, car je n’avais aucune preuve valable contre lui. Et aujourd’hui, c’est le jour d’anniversaire de la mort de Naoki… ça fait cinq ans qu’il est mort. Et Sageshita qui prenait ces menaces comme des plaisanteries de gamins et qui refusait d’aller se rendre… ça m’a mis dans une rage folle…

Il se fit alors emmener par la police, et murmura un « pardon » au moment où il rentrait dans la voiture de police.

A suivre...

10 mai 2009

Chapitre 4

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Chapitre 4 :


Heiji était presque devenu livide à la remarque faite par le professeur de musique. Il s’était retourné vers Kazuha, espérant que celle-ci démentirait. Mais elle n’avait même pas écarquillé les yeux, elle avait à peine ouvert la bouche, à moitié-surprise par ce commentaire. Le professeur de sport avait froncé les sourcils, et avait arrêté ses caresses dans le dos de sa compagne. Les autres personnes présentes dans la pièce s’étaient retournées vers l’intéressée. Celle-ci répondit aussitôt, après un bref regard échangé avec Otaki :

- Oui c’est vrai, mais c’était bien avant que l’on ait entendu le coup de feu retentir ! Mr Sageshita m’avait demandé de faire part d’une affaire à mon père, et de faire l’intermédiaire entre eux.
- Quelle genre d’affaire ? demanda le détective.
- Mr Sageshita recevait depuis quelques mois des lettres de menaces de plus en plus violentes. Il commençait à avoir peur et souhaitait que la police enquête.

Heiji se renferma et fronça les sourcils. Le directeur recevait des lettres de menaces… Ces lettres avaient surement un rapport avec le crime, à moins que ça ne soit qu’une vulgaire blague d’étudiants.

- Quel était le contenu de ces lettres ? Redemanda-t-il à son amie d’enfance.
- Je ne me rappelle plus trop… Il me les avait laissés pour que je puisse les montrer à papa, et si je me souviens bien il était inscrit en lettres d’imprimerie : ‘’Souviens-toi…souviens-toi d’il y a cinq ans…’’ ainsi que ‘’Tu paieras pour tes crimes d’il y a cinq ans…’’ ou encore ‘’rends-toi pour tes crimes d’il y a cinq ans."
- Il y a cinq ans ?

Les professeurs présents, à l’exception de Kazuha, écarquillèrent tous les yeux d’effroi et de surprise. Puis un silence pesant s’installa. Heiji et Otaki échangèrent des paroles silencieuses, déconcertés. Le commissaire prit alors la parole :

- Que s’est-il passé il y a cinq ans ?

Sa question resta quelques minutes sans réponse, jusqu’à ce que Daisuke Tonichiwa prenne la parole, presque à contrecœur.

- Vous aviez dû en entendre parler… ça a fait la une des journaux et du journal télévisé pendant quelques temps. Il y a cinq ans, plusieurs élèves moururent d’overdose, à un rythme assez irrégulier. Une enquête fut ouverte, et on a découvert qu’un professeur était certainement un trafiquant de drogue, vendant des drogues dures à des élèves en leur faisant croire que c’était des excitants les permettant de rester éveillés pour les révisions des examens…
- Et le trafiquant, continua Heiji, c’était Mr Sageshita ?
- Je n’en sais rien du tout, répondit le professeur d’histoire, les yeux baissés.
- Vu le contenu de ces lettres, ça doit être ça…

Heiji mit sa main droite dans une des poches de son jean, et porta l’autre main à son menton. Deux personnes seulement avaient un alibi valable… Et il n’avait toujours aucune idée sur l’identité du coupable. C’est à ce moment là qu’un policier entra dans la pièce, un sachet en plastique dans la main. Dans ce sachet en plastique, se trouvait un pistolet. Celui utilisé pour tuer Mr Sageshita. Mais un détail frappa Heiji. Il s’empara violemment du sac, malgré les protestations du policier, et examina le pistolet de plus près. Une fine trace, entourant la gâchette, était inscrite sur le pistolet. Le détective fronça les sourcils, pour ensuite sourire malicieusement. Il y avait bien quelque chose dans le bureau pouvant laisser une pareille trace sur le pistolet. Kazuha, qui observait le garçon avec attention depuis le début de l’enquête, rougissait presque en voyant ce sourire et ces yeux pétillants sur le visage d’Heiji. Il avait une partie de la solution, voir toute la solution de cette affaire, elle en était sure. Effectivement, le détective d’Osaka savait comment la victime avait été tuée. Mais il lui restait des points à élucider. Notamment, pourquoi le coupable avait mis le bureau en désordre, et comment il avait pu s’introduire dans le bureau. Et surtout, qui avait commis le crime ? Car quand bien même il savait comment la victime avait été assassinée, il n’avait aucune idée sur l’identité du coupable. Ça pouvait être n’importe qui. Même si, par déduction logique, il revenait à soupçonner deux professeurs, il n’avait aucune preuve.

Heiji sortit un calepin et un stylo de la poche de son blouson, afin de noter toutes les informations qu’il avait amassé, et de faire un schéma du moyen dont le meurtrier c’était servi pour assassiner le directeur. Mais son stylo glissa de sa main et roula jusqu’aux pieds de Rei, qui le ramassa et lui tendit. Le détective le remercia d’un hochement de tête, mais le professeur se pencha vers lui et murmura à l’oreille du détective, d’une voix posée mais grave :

- Je vous préviens… je ne vous laisserai pas Kazuha.

Heiji se retourna à cette remarque, et dévisagea le professeur de sport. En premier lieu, il fronça les sourcils, faisant mine qu’il ne le comprenait pas. Mais Rei n’était pas dupe, et avait bien compris qu’il y avait un lien très fort entre sa fiancée et ce détective prétentieux. Ou du moins, il avait compris qu’il avait des vues sur Kazuha, et pas qu’un peu, et que leur silence et leur gêne était très suspecte.

- Si vous ne lui faites pas de mal et que vous la méritez, je n’aurai aucune raison de vous la reprendre. Et puis ce sera à elle de choisir, essaya de répondre Heiji, une lueur de défi dans le regard.

Rei sourit et éclata de rire, en s’écriant que le choix était déjà fait. Heiji se mordit la lèvre et le regarda s’éloigner pour rejoindre sa fiancée, qui observait le détective de loin. Il se rappelait du nombre incalculable d’enquêtes dans lesquelles elle l’avait suivi et dans lesquelles elle tentait de l’aider. A l’époque, il la traitait d’idiote et la priait de s’éloigner de lui. Maintenant, il souhaitait plus que tout au monde qu’elle vienne l’embêter en émettant des hypothèses farfelues. Il soupira intérieurement, jusqu’à ce qu’il se rappelle d’un détail qui le perturbait. Les doigts du professeur de sport, lorsqu’il lui avait rendu le stylo, étaient étrangement striés à leurs bouts. Il attrapa le stylo et commença à noter et à faire un schéma. Et tout à coup, les choses lui parurent plus claires. Kazuha, qui observait toujours son ami d’enfance de loin, rougit à la vue de ce sourire. C’était ce sourire, celui qu’il avait toujours suspendu aux lèvres lorsqu’il avait trouvé la clé du mystère. Ce sourire qui l’avait conquise, ce sourire de triomphe, ce sourire prétentieux. Et cette lueur dans le regard… Pas de doute, il savait, et elle sourit de joie à cette idée. Et effectivement, le détective revivait l’affaire dans sa tête, comme un film qui repasserait sans arrêt. Il avait trouvé. Il savait qui était le meurtrier. Et il avait une preuve. Deux avec un peu de chance. Il se tourna vers Otaki, et murmura quelques mots à son oreille. Ce dernier laissa échapper une exclamation d’étonnement et de stupeur aux mots que son ami avait murmuré.

- Non, nous ne l’avons pas fait pourquoi ? demanda le commissaire.
- Vous verrez. Demandez à un de vos collègues de vérifier !  ordonna le détective.

Aussitôt dit, aussitôt fait. Un policier courut en direction du bureau où avait eu lieu le crime. Puis le détective s’approcha de son amie d’enfance, qu’il saisit par le bras et l'entraîna loin de son fiancé collant. Elle n’avait pas protesté, surprise par toutes les émotions que lui procurait un contact si simple avec son ami, qu’elle avait pourtant oublié au fil des années. Il la regarda entre quatre yeux, pour lui demander aussitôt :

- Lorsque tu es rentrée dans le bureau du directeur, le bureau était-il en désordre ?

Cette question la pris de court. Il la regardait avec insistance, lui montrant que sa réponse pouvait consolider ou ébranler toute son hypothèse. Elle essaya de se remémorer les évènements de la matinée, pour répondre à son ami d’enfance :

- Oui, d’ailleurs ça m’a surprise… Mais pas Mr Sageshita. Il pensait que c’était à cause de cette personne qui lui envoyait des lettres de menace, et qu’il voulait l’impressionner…
-Merci Kazuha… Et était-il à son bureau lorsque tu es rentrée?
- Non, répondit la jeune femme, nous sommes rentrés dans son bureau ensembles, après avoir vu le désordre, il m’a fait sortir du bureau en concluant que nous continuerons notre discussion plus tard. Mais tu ne me soupçonnerais pas quand même ?

Cette question était complètement idiote, et Kazuha en avait conscience. Mais elle souhaitait vérifier par n’importe qu’elle moyen si le détective gardait de la rancœur à son égard ou non. Il la regarda, dubitatif, pour ensuite éclater de rire.

- Idiote ! Même si ça fait dix ans qu’on ne s’est pas vu –il avait insisté sur le « dix »-, je te connais quand même assez pour savoir que tu n’es pas capable de commettre un meurtre. A peine tu vois un corps que tu te mets à pleurnicher comme une gamine !

Elle répondit par un coup de coude dans le ventre, demandant d’un air faussement vexé « qui c’est la gamine ? ». Mais intérieurement, elle était très satisfaite de la tournure que prenait la conversation. Ils se taquinaient mutuellement, comme il y a dix ans. Heiji l’avait fait exprès, afin d’essayer d’effacer cette gêne et ce malaise qui s’était installes entre eux. Après tout, ils étaient amis d’enfances avant tout. Leurs retrouvailles, bien que tardives, ne devaient pas se faire dans la honte et l’embarras. Le policier qui était parti dans le bureau du directeur revint au pas de course et s’arrêta devant le commissaire Otaki :

- Effectivement, nous avons bien trouvé des traces de poudres à cet endroit là, et nous n’avons pas trouvé ce que vous nous avez demandé, ni dans le bureau du directeur ni autre part dans le lycée.

Le sourire d’Heiji se fit encore plus confiant et malicieux à cette phrase. Il observa le groupe de professeurs se tenant dans un coin de la salle, se faisant encore une fois interroger par la police.

- Je vois… pensa le détective d’Osaka en souriant, l’assassin l’a donc encore sur lui.

Il porta un bref regard à l’assemblée, puis vers son amie d’enfance, sans un mot. Il prit une longue inspiration, puis s’approcha du groupe de professeurs. Ces derniers étaient en train de s’insulter mutuellement, à bout. Ils s’accusaient chacun leur tour, mettant en place des mobiles abracadabrants. Heiji écarta avec l’aide d’Otaki le professeur de mathématique et celui de géographie, qui allaient en venir aux poings. Puis en souriant, il murmura :

- Une telle agitation est inutile, et vous allez rentrez chez vous très bientôt. Je sais qui est l’assassin de Mr Sageshita

A ces mots, toutes les personnes présentent dans la salle se turent. Tout le monde attendait que le détective d’Osaka argumente ses propos, tout en jetant des regards suspicieux vers les professeurs. Mais avant d’émettre son raisonnement, il demanda aux enseignants de les rejoindre, lui et les policiers, dix minutes après dans le bureau du directeur. Les cinq minutes passées, tout le monde était présent dans le bureau de Mr Sageshita. Ayant atteint le silence le plus parfait, et mettant un terme à son suspense, Heiji brandit alors un doigt en direction d’un des cinq professeurs en s’écriant :

- L’assassin c’est vous !

Tous les enseignants écarquillèrent les yeux, de surprise et d’effroi devant la personne que le détective montrait du doigt.

A suivre…

10 mai 2009

Chapitre 3

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Chapitre 3:

Lorsque Kazuha aperçut la silhouette de son ami d’enfance pénétrer dans la salle de réunion, elle plaqua sa main contre sa bouche afin de retenir un cri de surprise. Certes, Otaki lui avait assuré que quelqu’un qu’elle connaissait bien viendrait résoudre cette enquête, et il fallait aussi avouer qu’elle avait beaucoup espéré que cette personne soit Heiji, mais le voir apparaître si soudainement après tant d’année de séparation la mettait tout de même dans tous ses états. Elle essaya de calmer sa joie et son trouble à la vue de son ami, et s’autorisa à repenser à leur séparation...

Dix ans auparavant, par une douce matinée de printemps, Kazuha avait pénétré dans la chambre d’Heiji, essayant au maximum de retenir ses larmes et d’empêcher son cœur d’exploser. L’adolescent était attablé à son bureau, une feuille sous les yeux, les mains sur les tempes et les sourcils froncés. Il n’avait pas entendu son amie entrer, et elle était d’ailleurs restée quelques instants, immobile à l’observer. Il n’avait toujours pas remarqué sa présence, toujours penché sur son petit bout de papier.

Heiji,  avait-t-elle murmuré.

Il avait retourné la tête dans sa direction.

-Depuis quand tu es là ?
_ Quelques secondes… Heiji… j’ai quelque chose à te dire…

Ses joues s’étaient empourprées, et  elle avait posé son regard en direction du sol, n’arrivant pas à le regarder droit dans les yeux. Lui était resté dubitatif devant l’attitude de son amie.

- Euh ok. Mais attend quelques minutes s’il te plait.

Kazuha avait relevé les yeux vers son ami, sous la stupeur et l’incompréhension. D’un pas lourd elle s’était approchée du bureau et avait regardé la fameuse feuille qui retenait toute l’attention du détective, par-dessus son épaule. Elle avait écarquillé les yeux quand elle vit un tableau de neuf cases sur la feuille, constitué de chiffres et de lettres, avec des notes gribouillées au crayon à papier dans les coins. Une main sur la hanche, elle avait arraché le papier des mains d’Heiji pour le cacher derrière son dos. Le détective s’était levé d’un bond, plongeant un regard dur et sévère dans celui de Kazuha, tout aussi noir que le sien. Il avait essayé tant bien que mal d’attraper le bout de papier, mais l’adolescente avait esquivé son ami tant bien que mal. Exaspéré, le garçon avait froncé les sourcils et s’était adressé à son amie d’enfance d’une voix posé, mais cachant mal l’énervement qui l’avait gagné.

- Kazuha, rends moi cette feuille.
- Je ne te la rendrais qu’après que tu ne m’ais écouté, avait elle répondu d’une voix ferme.
-Arrête, ce n’est pas drôle, idiote ! Je dois avoir résolu cette enquête avant demain. Je peux bien t’écouter après non ? Ça ne doit pas être si important de toute manière…

La lycéenne se sentit alors vaguement vaciller. Son cœur battait alors de plus en plus vite, de tristesse et de rage cette fois. Alors qu’elle s’était décidée à tout lui dire, tout ce qu’elle ressentait depuis tant d’années, mettant de côté son orgueil et sa honte, il lui parlait d’énigme ? Elle lui avait jeté sa feuille à la figure, rouge de colère, des larmes dégoulinant abondamment sur ses joues. Heiji avait écarquillé les yeux devant l’expression de son amie. Il ne lui avait jamais vu une telle expression, mêlant fureur, tristesse et…déception ? Il s’était trouvé décontenancé, ne sachant pas ce qu’il devait dire ou faire pour calmer la jeune fille. Elle ne lui avait pas laissé le temps de réfléchir d’ailleurs, le noyant sous un flot de reproche.

- Alors comme ça je suis moins importante que tes stupides enquêtes ?! Tes énigmes passent avant moi, que tu connais depuis dix ans ? Je savais que tu étais un otaku des enquêtes, mais pas à ce point… A chaque fois c’est pareil !! C’est les énigmes d’abord, et moi ensuite !
- Kazuha… Qu’est-ce que…
- Non, laisse-moi finir. Et moi qui avais quelque chose d’important à te dire, et bien tant pis ! Je suis déçue Heiji… Je te pensais moins obsédé et plus humain… Résous cette stupide énigme, et oublis moi, puisque je ne suis pas si importante que ça ! Idiot, idiot, idiot !!

Et sans lui laisser le temps de répliquer, elle quitta la pièce, laissant un Heiji stupéfait. Il avait essayé de la retenir, mais elle lui avait claqué la porte au nez, manquant de lui écraser les doigts. Il avait couru dans la maison, essayant de la rattraper, glissant sur le plancher au passage, mais elle avait quitté la demeure des Hattori avant qu’il n’ait pu lui dire quoi que ce soit. Pensant que c’était qu’une petite dispute de passage, il avait arrêté de l’appeler toutes les dix secondes, tombant tout le temps sur sa messagerie. Et comme ils étaient en vacances d’été, ils ne se virent pas du tout suite à cette dispute. Pourtant, un matin, alors qu’il était avec son fameux client, celui au message secret, il reçut un appel de sa mère…

- Heiji ! Que fais-tu ?! Les Toyama vont bientôt partir !

- Quoi ? Mais de quoi tu me parles ?

- Kazuha-chan ne te l’a pas dit ? Pourtant quand je l’ai vu sortir en pleurant l’autre soir je pensais que…

-Me dire quoi maman ? coupa-t-il en levant la voix.

- Et bien les Toyama déménage dans quelques minutes dans le sud… Tu… Heiji ? Heiji ?!

Lorsqu’il avait entendu les mots « Toyama » et « déménage », il avait raccroché et quitta son client en trombe. Il avait pianoté nerveusement le numéro de son amie sur son portable, mais il était constamment tombé sur la messagerie.

- Merde… Merde…MERDE !!!  avait-il hurlé.

Il avait couru le plus vite possible pour rejoindre la maison de son amie d'enfance, afin de pouvoir lui parler et s'expliquer avec elle avant son départ. Trop tard malheureusement, ils étaient déjà partis sans que le garçon n’ait pu parler à Kazuha.

Puis les années s’étaient succédées. Kazuha avait bien voulu garder sa rancœur et sa colère de côté pour reprendre le contact avec son ami d’enfance, mais son père le lui avait interdit. Ils avaient déménagés pour permettre à son père de retrouver un dangereux mafieux et sa bande, allant jusqu’à prendre des noms d’emprunts, protégés par la police locale. Mr Toyama ne voulait pas que sa fille contacte Heiji car connaissant ce dernier, il se serait lancé à corps perdu dans cette enquête, mettant jusqu’à sa vie et celle de sa fille en danger. Alors qu’elle était sortie de l’université et qu’elle était rentrée à Osaka, son premier désir était de retrouver Heiji. Elle n’eut pas de grand mal à le retrouver, il était connu dans toute la ville. Mais lorsqu’elle c’était apprêté à frapper devant la porte du bureau du détective, une femme en était sortie au même moment. Kazuha s’était trouvée troublée devant une telle apparition, persuadée que son ami était toujours célibataire. Mais cette femme la regardait avec une telle surprise que Kazuha ne s’était pas attardée, et c’était aussitôt enfui en courant. Voyant que sa fille n’oubliait toujours pas son ami d’enfance, ne souhaitant pas le revoir pour ne pas troubler son ménage disait-elle, il lui avait présenté le fils d’un vieil ami de leur famille, qu’elle accepta d’épouser pour oublier son cher détective… Chose qui n'était plus possible, après l'apparition de ce dernier.

Maintenant qu’elle repensait à tout ça, elle se trouvait vraiment idiote de n’avoir pas pu frapper à la porte du bureau malgré la présence de cette femme, de n’avoir pas pu attendre patiemment qu’Heiji ait fini de résoudre son enquête pour lui avouer le flot de sentiment qui l’habitait. Tout avait été de sa faute à elle, elle qui avait choisi la fuite plutôt que l’affrontement entre son ami d’enfance et elle. Elle s’en était terriblement voulue, lorsqu’elle avait déposé l’invitation à son mariage dans la boîte aux lettres d’Heiji. Mais maintenant qu’elle l’avait devant les yeux… La même rivière de sentiment qui l’avait submerger lorsqu’elle s’était décidée de lui avouer ses sentiments dix ans plus tôt, la noyait. Elle l’observait, et ceci lui faisait sentir le rouge lui monter aux joues, pour une raison qu’elle ignorait elle-même. Il avait changé. Son teint était toujours aussi halé, ses cheveux toujours d’un noir corbeau, et son regard toujours aussi vif… Mais il avait désormais une démarche et une allure qu’elle ne lui connaissait pas, il donnait un air plus adulte, plus homme. Lui, la regardait intensément, la forçant du regard à plonger ses yeux dans les siens. Elle détourna la tête, pour examiner ses pieds. Elle était partagée par plusieurs sentiments. Tout d’abord, la joie de ses retrouvailles, l’envie de courir vers lui et de se chamailler encore avec lui comme lorsqu’ils étaient lycéens. Ensuite, la peur et le doute, qu’avaient provoqué ses années d’absences, et cette femme qui l’avait accueillit quelques années plus tôt au bureau d’Heiji... Elle secoua la tête, essayant de sortir toutes ses pensées de sa tête. Pourtant elle ne pouvait empêcher son cœur de battre à cent à l’heure.

Heiji ne portait son attention sur personne d’autre que Kazuha. Ses mains devinrent moites, et il ne savait pas comment réagir à sa vue. Il l’observait sous toutes ses coutures. Son teint pâle, qui n’avait pas bronzé aux fils des années, ses yeux verts, de ce vert émeraude si envoûtant et profond. Il jurerait qu’elle avait grandit, pas énormément, mais assez pour qu’il le remarque. Ses cheveux avaient poussés, et dansaient sur ses épaules, détachés. Elle avait embelli durant ses dix années, ce qui avait déconcerté le détective d’Osaka en entrant. Il avait bien remarqué qu’elle était gênée, ça se voyait comme le nez au milieu de la figure. S’en voulait-elle pour ses dix années sans nouvelles, autant que lui s’en voulait pour ces quelques minutes où il avait refusé de l’écouter ? Ou alors était-ce…autre chose ? Il ne savait le dire. Il regrettait encore de ne pas l’avoir écouté lorsqu’elle avait à lui dire cette chose « importante ». Heiji  pensait tout de même qu’elle aurait pu lui donner des nouvelles, ou au moins lui communiquer son adresse. Mais le déménagement des Toyama était un sujet qui avait mis longtemps Heiji et son père Heizo en conflit, ce dernier ne voulant rien dire à son fils, pour le protéger. Sachant qu’il ne pouvait compter sur son père, il avait entrepris des recherches mais le nom « Toyama » ne figurait sur aucun registre des grandes villes du sud, ou alors ce n’était pas ces Toyama que le garçon recherchait. Il c’était alors résigné en essayant d’oublier son premier amour disparut dans la nature, à contrecœur. Mais toutes les petites amies qu’il avait pu avoir le quittaient rapidement, lui reprochant cette absence et cette habitude à penser à une autre qu’elles. Mais maintenant, cette autre, celle qui occupait ces pensées était en face de lui…Au bras d’un autre…



Lorsque le détective était entré, toute l’assemblée c’était tue, attendant une parole de la part du commissaire, ou du détective. Otaki énonçait une nouvelle fois les faits, présentant par la même occasion Heiji aux cinq personnes présentes. Mais les deux amis d’enfances ne l’écoutaient pas. Ils restaient tout deux sans voix, à s’observer mutuellement sans prononcer un mot. Rei, remarquant l’attitude étrange de sa fiancée, posa sa main sur son épaule, la faisant sortir de ses pensées. Il lui murmura quelque chose à l’oreille qu’il ne réussit pas à entendre, et à ces mots Kazuha se mit à sourire. Son fiancé descendit ses mains plus bas, caressant le dos de son amoureuse d’une main tendre mais assurée. Elle, ne savait plus ou se mettre, entre Rei qui se montrait un peu trop intime dans une telle situation, et l’apparition d’Heiji. Lui, d’ailleurs, fronça les sourcils, et serra sa main contre son jean. Il n’appréciait pas vraiment les manières de ce Rei, mais il ne pouvait pas intervenir et montrer son mécontentement, contrairement à d’autres fois dans le passé. Tout ce qu’il se contenta de faire, c’était de se retourner vers Otaki, et il commença à poser quelques questions aux suspects.

- Donc récapitulons…commença-t-il, Mr Kamishi, que faisiez-vous au moment du meurtre ?
- Eh bien j’étais parti dans ma salle de cours, afin de chercher des cours que j’avais oublié la veille. Malheureusement, personne ne peut le prouver, j’étais seul.
-Bien, et vous Mr Tonichiwa ?
-J’étais dans la salle de réunion avec Mr. Nayasu. Nous attendions nos collègues et nous discutions, notamment de son mariage.

A ses mots, Heiji se renferma quelques secondes, mais Otaki avait tout de même deviné son trouble, et regarda son ami avec un élan de compassion dans le regard.

- Mme Imari ?

- J’étais aux toilettes à ce moment là, et vous pouvez vous douter que personne ne peut témoigner.

- Hum… Et toi Kazuha ?

Cette dernière sursauta légèrement à l’annonce de son nom, surtout qu’elle ne s’attendait pas à ce qu’il l’appelle par son prénom, marquant une certaine distance entre elle et ses collègues. Au même moment, Rei la serra légèrement contre-elle. Il avait compris que ce détective entretenait des liens étroits avec sa fiancée, et bien qu’elle lui ait beaucoup parlé de son ami d’enfance, il trouvait leur trouble mutuel plus que suspect. Le professeur souhaitait bien montré à ce détective prétentieux que c’était lui son fiancé, et qu’il n’avait pas à marcher sur ses plates-bandes. Kazuha échangea un regard avec Otaki avant de répondre.

- Je prenais l’air dehors, dans la cour. Et comme Kamishi et Imari, personne ne peut prouver ceci, murmura-t-elle.

Heiji pesta intérieurement. Il avait espéré jusqu’au bout que Kazuha ait un alibi, que quelqu’un pouvait prouvait qu’elle n’était pas coupable. Mais malheureusement non.  Il devait prouver son innocence, et vu comment avait démarré l’enquête, ça n’allait pas être évident. Mais à ce moment là, Akane Imari écarquilla les yeux en direction de Kazuha et s’écria :

- Mais au faites Kazuha… En arrivant tu es bien entré dans le bureau de Mr Sagashita !

A suivre...

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